ISSN : 2708-7743 (print), eISSN : 2708-5422

Les flux de capitaux chinois participent-ils au développement des filières agricoles camerounaises ?

RESUME

Description du sujet. Le Cameroun est le premier pays où la Chine a le plus investi sur les terres agricoles en Afrique, ce qui a ravivé les tensions au sein de l’opinion publique camerounaise. Des moyens renouvelés, de nouveaux experts, un meilleur suivi et la volonté de rentabiliser des investissements agricoles ont été mobilisés. C’est dans ce contexte qu’une étude a été réalisée de janvier 2018 à juin 2021.
Objectif. Cet article vise à analyser les différents investissements chinois dans l’agriculture camerounaise. Il s’agit d’identifier les filières concernées et de vérifier si ces investissements sont réalisés directement par l’Etat chinois ou par les entreprises à capitaux publics.
Méthodes. Les données secondaires utilisées dans cette étude proviennent de la China Africa Research Initative (CARI) et de l’International Trade Center à partir des données de l'Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun et de l’UN COMTRADE.
Résultats. Les résultats de l’étude ont montré que les investissements directs à l’étranger ne sont pas comptabilisés dans le montant de l’aide au développement et regroupent plusieurs acteurs aux stratégies diverses. Au Cameroun, ces investissements chinois concernent souvent les filières bois, coton, cacao et hévéa. En effet, les petites exploitations de ces filières sont compromises par le vieillissement des agriculteurs, les faibles niveaux d'efficacité technique, le manque de subventions gouvernementales et de programmes de crédit.
Conclusion. La production de semences améliorées ainsi que la création de nouvelles et grandes plantations doivent faire parties de la stratégie globale du développement agricole au Cameroun. Des études sur des politiques d’optimisation des performances agricoles, les semences améliorées et la rentabilité des exploitations sont nécessaires.

Mots-clés : Investissements chinois, filières agricoles, acteurs, efficacité technique, Cameroun.

Fred Eka