ISSN : 2708-7743 (print), eISSN : 2708-5422

EDITORIAL

RESUME

La responsabilité de l’élite intellectuelle dans la débâcle socioéconomique de l’Afrique

Au sein d'un groupe ou d'une communauté, l'élite est l'ensemble des individus considérés comme les meilleurs, les plus dignes et les plus remarquables par leurs qualités. Les élites peuvent être classées en différentes catégories : les élites politique, économique, académique, militaire, bureaucratique, traditionnelle, etc. L’élite politique par exemple est composée d’hommes et de femmes qui occupent des postes importants dans les institutions de la société et qui prennent des décisions conséquentes pour le bien-être de tous. La question que l’on se pose est celle de savoir si cette élite existe encore en Afrique. A l’accession de beaucoup de pays africains à l’indépendance, le continent ne comptait qu’un petit nombre d’universitaires. Actuellement, l’Afrique compte un nombre important d’« universitaires », mais l’état défaillant dans lequel se trouve l’Afrique en dépit de ses nombreuses ressources naturelles, étonne le monde entier.

L’Afrique ressemble à un immense trou noir, un véritable continent squelette dans la gouvernance mondiale. L’on sait en effet que le développement d’un pays n’est pas forcément lié aux richesses naturelles qu’il regorge mais bien par la qualité de ses élites. Mais alors, comment justifier qu’un continent immensément riche en ressources naturelles et avec un nombre impressionnant d’« universitaires » soit dans un état de précarité indescriptible ? Le monde entier suit avec émotion la crise des jeunes migrants africains vers l’Europe, à la recherche semble-t-il, des meilleures conditions de vie. Actuellement en Afrique, les jeunes qui habitent les campagnes (milieux ruraux) ne jurent que pour les villes à la recherche de l’emploi et autres, et ceux des milieux urbains, ne pensent qu’aller en Europe, en Amérique, etc. L’emploi, les soins de santé, la sécurité alimentaire, etc. peuvent être construits en Afrique si les élites comprennent que le bien-être est une construction humaine.

Le leadership intellectuel corrompu est à la base de la destruction du continent. Il n’est pas rare d’entendre en République Démocratique du Congo, des analphabètes qui disent : « le pays est détruit par les Professeurs d’université ».

Jean de Dieu MINENGU