Déterminants socioéconomiques des pratiques nutritionnelles à risque chez les enfants de 6 à 8 mois à Kinshasa
RESUME
Description du sujet. La diversification alimentaire est une étape cruciale du développement et de la croissance
des enfants. Mal conduite, elle expose les enfants à un risque élevé de la malnutrition énergico-protéinique
pouvant conduire à la mort. A Kinshasa, cette pratique nutritionnelle est traduite en fréquence non optimale ainsi
qu’en qualité inadéquate en termes d’alimentation non variée et de contenu ne respectant pas les quatre groupes
d’aliments.
Objectif. L’étude vise à identifier les facteurs susceptibles d’expliquer le comportement nutritionnel des mères
chez les enfants de 6 à 8 mois à Kinshasa
Méthodes. Une enquête quantitative transversale a été menée auprès des femmes de 15 à 49 ans dans six
quartiers de la ville de Kinshasa. Outre la caractérisation des variables d’identification sociale faite par les
méthodes descriptives, une segmentation des variables a été opérée. Celle-ci a permis d’une part de repérer les
variables discriminantes des pratiques nutritionnelles et d’autre part d’identifier les groupes des mères à risque.
Résultats. Les résultats de cette étude ont montré que près d’une femme sur deux n’a pas introduit un minimum
des repas requis aux enfants à partir de 6 mois et quatre femmes sur dix ont diversifié moins de quatre étoiles
d’aliments. Aussi, ces pratiques mettaient en exergue les inégalités socioéconomiques et culturelles des femmes
enquêtées. Les données ont révélé que la primiparité, l’âge de la mère, le niveau de vie, la taille du ménage et le
milieu de socialisation étaient considérés comme des prédicteurs essentiels.
Conclusion. A l’issus de ces résultats, il se dégage ainsi l’importance d’améliorer les pratiques nutritionnelles
par le respect des normes édictées par l’OMS et d’adopter des stratégies endogènes durables qui méritent d’être
encouragées par l’éducation nutritionnelle des mères et de leur entourage.
Raoul Mbela Kusumbula*, Raphael Muanza Nzuzi*, Paul Denis Nzita Kikhela