ISSN : 2708-7743 (print), eISSN : 2708-5422

Traitement des déchets graisseux par co-digestion avec les boues pour la production de biogaz dans les stations d’épuration de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS)

RESUME

Description du Sujet. Les résidus graisseux figurent, à l’heure actuelle, parmi les problèmes les plus importants posés par les déchets ménagers. L’insolubilité des graisses en milieu aqueux provoque dès leur rejet à l’égout, l’encrassement des ouvrages d’assainissement et le colmatage des canalisations. Ces déchets riches en lipides étant considérés comme une importante source d’énergie potentielle renouvelable, une co-digestion avec les boues primaires (BP) et les boues biologiques d’aération prolongée (BB) apparaît comme une solution intéressante.
Objectif. L’objectif de cette étude est de produire du biogaz à partir d’un traitement biologique anaérobie des graisses provenant du dégraissage par co-digestion avec les boues de station pour une couverture des besoins énergétiques en général dans les stations d’épuration.
Méthodes. La méthodologie adoptée a essentiellement reposé sur la caractérisation des boues primaires, biologiques d’aération prolongée et des déchets graisseux, la détermination du potentiel méthanogène des boues et des boues co-digérées avec les déchets graisseux et l’évaluation de la qualité agronomique des digestats ainsi que le rendement épuratoire du traitement expérimental.
Résultats. A l’issu des essais au laboratoire, l’adéquation des résidus graisseux en tant que co-substrat à la digestion anaérobie des boues est confirmée. Plus la quantité de graisse ajoutée augmente plus la production de biogaz est élevée. Le meilleur rendement est obtenu à 45 % de graisse avec les boues biologiques d’aération prolongée (17,15 m3/t MB) et à 30 % de graisse (11,88 m3/t MB) avec les boues primaires. L'évaluation de la performance épuratoire du dispositif donne un abattement de la matière grasse allant de 50 à 75 %, de la DBO5 de 46,15 % à 73,77 % et de la DCO de 50,01 à 61,75 % dans les digestats avec les BP et de 34,68 % à 75,89 % pour la DBO5 et de 15,94 à 62,21 % dans ceux des BB.
Conclusion. L’analyse de la qualité agronomique de ces résidus de digestion montre qu’ils peuvent être valorisés comme fertilisant en agriculture.

Fatou Kiné Toure, Modou Dieng, Mamadou Faye ; Malick Diedhiou ; Mbagnick Thiam ; Falilou Mbacké Sambe